Ce nom curieux est la traduction maladroite du flamand "Kerstenmanneken" (enfant de Noël). Cette appellation évoque
le souvenir d'un très jeune et très pieux tisserand qui aurait entendu, en 1455, lui manifester son désir de voir
reprendre les processions du sacrement des miracles, interrompues depuis longtemps. Le jeune "kerstenmanneken"
serait parvenu à convaincre le clergé de rendre vie à la vieille procession. Et la rue où il habitait alors,
qui s'appelait Flessenstraetje, ruelle des Flacons, fut dédiée à l'Enfant Jésus. En tout cas,
un livre censal de 1459 mentionne déjà la Kerstenmannekenstraetje.
Rue de l'Homme Chrétien. Le soleil s'y insinue à grand'peine. Quand il y réussit, c'est pour jouer à saute-pignon
dans la courte enfilade du Marché-aux-Fromages. L'opulent locataire du Royal Windsor nouveau-bâti s'en aperçoit-il?
Ici se retrouvaient, vers 1970, les écoeurés du siècle, en route vers Katmandou.
Georges Renoy dans Bruxelles Plume au Vent (1977).